En Attendant L’internet Des Objets

Petit retour sur le RFID au CeBit 2007

RFIDJ’avais parlé il y a peu de marquer (identifier, annoter, taguer, internetiser (1), décrire, renseigner ?) le monde physique avec une encre intelligente. Le 15 mars, la Commission Européenne a fait une annonce sur l’opportunité de ne pas réguler…

Un an exactement après le lancement d’une vaste consultation publique européenne sur les étiquettes intelligentes (radio frequency identification ou RFID), la Commission a dévoilé aujourd’hui ses propositions de stratégie européenne pour les étiquettes radio intelligentes. La Commission propose notamment qu’il soit tenu compte des inquiétudes des Européens en matière de respect de la vie privée, afin d’accroître la confiance des consommateurs et de renforcer la position de l’Europe sur un marché dont la croissance mondiale est de 60 %.

Un résumé en lisant cet article ou encore celui-ci.

Eviter une « sur-réglementation »

Viviane Reding, commissaire européenne chargée de la société de l’information et des médias, a expliqué que « malgré la pression de certains Etats qui souhaitent tout réguler », la Commission européenne avait décidé après un an d’étude, de ne pas publier de réglementation spécifique.

Selon les estimations, le marché européen de la RFID pourrait passer de 500 millions d’euros en 2006 à plus de 7 milliards d’ici 10 ans.

« La stratégie de la Commission en matière de RFID doit viser à sensibiliser le public… »

Il y a réel manque d’information sur les réalités, les enjeux de ces technologies. « Parmi les personnes ayant répondu à la consultation publique de 2006 de la Commission, environ 60 % ont déclaré ne pas en savoir assez pour pouvoir évaluer correctement les avantages et les inconvénients de la technologie RFID. »

Si le besoin de communication autour du RFID se fait sentir, les industriels européens doivent en prendre la mesure la plus large et la plus juste possible. En effet, s’élevant à 500 millions d’euros en 2006, on estime que le marché européen pourrait passer à 7 milliards d’euros en 2016. Surtout : la R&D européenne sur les technologies RFID se place parmi les principaux acteurs internationaux, et ses entreprises occupent une position enviable dans ce domaine. En bonne intelligence économique il est aisé d’imaginer la manipulation d’opinion orchestrable sur un sujet aussi sensible qu’inconnu, et donc suspect…

Vie privée et identité numérique

Retranscription de la conférence de presse du 15 mars 2007 au CeBit : « L’identification par radiofréquence (RFID) en Europe : vers un cadre politique » [PDF, en français].

Extrait choisi :

Gouvernance des ressources dans le futur « Internet des objets »

Parmi les problèmes politiques soulevés par la RFID, on cite généralement les normes, les droits de propriété intellectuelle et les régimes d’autorisation associés, mais il y a d’autres motifs de préoccupation comme l’accès et la neutralité des bases de données où seront enregistrés les identificateurs uniques qui sont au coeur du système RFID, le stockage et la gestion des données recueillies, et leur utilisation par des tiers. Il s’agit d’une question importante eu égard au rôle de la RFID comme moteur d’une nouvelle phase de développement de l’Internet qui, à terme, permettra d’interconnecter des milliards de dispositifs intelligents et de capteurs sophistiqués eu sein d’une infrastructure mondiale de communication en réseau.

Dans leurs réponses au questionnaire en ligne, 86% des participants ont fait part de leur inquiétude quant au caractère interopérable, ouvert et non discriminatoire du système d’enregistrement et de nomenclature des identités dans le futur « Internet des objets ». Il doit être protégé contre les pannes ou usages involontaires susceptibles de causer des dégâts, et ne doit pas tomber entre les mains d’individus qui pourraient utiliser les bases de données et systèmes de nomenclature pour leurs propres intérêts, qu’ils aient trait aux aspects commerciaux, sécuritaires ou politiques de la gouvernance. En outre, les exigences en matière de sécurité, d’éthique et de respect de la vie privée doivent être satisfaites pour tous les
intéressés, particuliers et entreprises, dont certaines informations commerciales sensibles sont intégrées aux processus basés sur la RFID. Les définitions relatives à la gouvernance et les principes de politique générale établis dans le cadre du Sommet mondial sur la société de l’information10 seront applicables au débat politique qui commence à s’instaurer sur ces
questions.

Calendrier :

  • En 2007, création du Groupe des parties prenantes sur les RFID qui conseillera et assistera la Commission Européenne pour l’élaboration d’une politique sur les applications des RFID. Le Groupe de travail article 29 sur la protection des données y participera également, parmi d’autres.
  • À la mi-2007, la CE proposera, dans le cadre du réexamen du cadre juridique communautaire sur les télécommunications, des modifications à la directive «vie privée et communications électroniques» afin qu’elle tienne compte des applications RFID.
  • Vers la fin 2007, elle publiera une Recommandation destinée aux États membres et aux parties intéressées, relative à la sécurité des données et au respect de la vie privée en matière d’étiquettes radio intelligentes. La directive sur le traitement des données à caractère personnel et la directive «vie privée et communications électroniques» fixent des règles pour le traitement des données personnelles qui doivent être respectées quelles que soient les technologies sous-jacentes. La Recommandation viserait à clarifier les modalités de leur mise en œuvre dans le contexte de la technologie RFID. En collaboration avec le Groupe des parties prenantes, elle analysera les effets économiques et sociaux des étiquettes radio intelligentes et d’autres technologies, avec un accent particulier sur le respect de la vie privée, la confiance et la gestion publique.
  • Fin 2008 cette analyse débouchera sur une évaluation des options politiques envisageables et du besoin d’initiatives législatives supplémentaires.

A suivre. De près.

(1) voir « to internetize », « internétiser », je ne sais pas si on peut étendre le sens à l’identification électronique des objets et des êtres…
http://www.olf.gouv.qc.ca/ressources/bibliotheque/dictionnaires/internet/fiches/8373739.html

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